La parcelle du chantier UniTri se situe à cheval sur les communes de Loublande, Mauléon (79) et La Tessoualle (49), à la sortie de la quatre-voies entre Cholet et Nantes. Une partie du terrain concerné comprend une zone humide (ZH). Ce projet, par sa localisation, implique une gestion soigneuse des zones humides pour éviter leur dégradation.
Le projet UniTri, un chantier comprenant une zone humide
Qu’est-ce qu’une zone humide ?
Une zone humide est un écosystème où l’eau, qu’elle soit stagnante ou en mouvement, imprègne le sol. Cela pendant une période suffisante pour influencer la composition de la végétation et le régime hydrologique.
Ces zones incluent les marais, les tourbières, les prairies humides. Elles sont caractérisées par leur capacité à filtrer les polluants, à stocker de l’eau en période de pluie et à relâcher lentement cette eau. Elles contribuent ainsi à la régulation du cycle hydrologique.
Les zones humides peuvent abriter une biodiversité exceptionnelle. Des espèces végétales comme le Carex et le Jonc. Des espèces animales, telles que les amphibiens, les libellules et certaines espèces d’oiseaux migrateurs. Leur conservation est donc cruciale pour le maintien de la biodiversité et la protection des ressources en eau.
Risques et impacts d’un chantier en partie classé « zone humide »
Les chantiers se déroulant à proximité de zones humides doivent naturellement prendre en compte leurs enjeux écologiques par :
- Le maintien des habitats pour la faune et la flore sur la zone d’implantation de la construction ;
- La maîtrise des risques de pollution de l’eau par les sédiments, les huiles et autres contaminants, pendant toute la phase du chantier ;
- Le maintien de la fonction, notamment en termes d’absorption et de rétention d’eau ;
- La sauvegarde de la biodiversité concernée par les habitats impactés.
Zone Humide : le cas UniTri
Quel type de zone humide sur le chantier UniTri ?
Le site d’implantation du futur centre de tri comprend une prairie humide, déjà partiellement impactée avant le début du chantier. En effet, la zone contributive de la zone humide est influencée par l’implantation de la voie rapide, construite en 2011. Les ouvrages d’assainissement de l’axe routier interceptent les eaux de ruissellement du bassin versant naturel.
Par ailleurs, plus au Nord, les études de terrain menées en complément par la SPL UniTri ont démontré qu’une zone humide d’environ un demi-hectare avait été détruite par les pratiques agricoles (notamment par la mise en place de drains).
Par ces infrastructures, la « fonctionnalité » de la zone humide, c’est-à-dire le type d’espèces animales et végétales qui se développent dans cette zone, présentait des enjeux et des risques modérés sur le terrain à bâtir.
Solutions et moyens déployés pour limiter les effets et compenser les impacts des travaux
Pour minimiser et compenser les impacts sur la zone humide, le projet UniTri s’est fait accompagner par un écologue. Il a guidé la SPL sur les dispositifs et les actions à mettre en place afin de préserver les zones et de réhabiliter les espaces alentours. Pour cela, le technicien a développé une approche en trois étapes conformément à la réglementation :
Éviter l’impact
Le champ sud-ouest a été entièrement préservé, avec des filets orange marquant les zones humides à protéger. Des barrières anti-amphibiens ont été installées pour empêcher toute perturbation de la faune locale.
Réduire l’impact
Les ajustements apportés au plan d’implantation limitent l’empiètement sur les zones humides. Les techniciens ont apporté des modifications, comme le déplacement des chemins d’accès et l’ajustement des fondations, pour minimiser la destruction de l’habitat et l’artificialisation des sols.
Compenser l’impact résiduel
Les zones humides détruites (environ 1 hectare) et fragmentées (0,5 hectare) ont été compensées par la création d’une nouvelle zone (1,5 hectare). Bien que la notion de surface ne soit pas prioritaire dans le cas d’une réhabilitation d’une ZH, mais bien l’équivalence fonctionnelle globale qui importe, selon le SDAGE, la SPL souhaitait mettre une mesure compensatoire à proximité immédiate des zones impactées et de surface équivalente.
Elle a choisi de réhabiliter l’ancien champ agricole sur la partie haute du terrain. Cela représente 0.5 ha de zone humide, pour une création totale de 1,5 hectare. Les drains ont été retirés, le sol a été légèrement décapé et une mare a été creusée pour permettre la régénération naturelle de la zone.
Réalisation des aménagements
Les aménagements ont été réalisés avec une attention particulière aux détails écologiques :
- Suppression des drains : Retrait des drains de l’ancien champ agricole. Cela pour rétablir les conditions naturelles de saturation du sol.
- Décapage du sol : Pour éliminer la croûte de sol du terrain cultivé pendant de nombreuses années. Mais aussi pour remettre à l’air libre des semences d’anciennes espèces naturelles dormantes. De plus, cette technique permet en plus aux nappes de remonter plus facilement à la surface et une meilleure rétention d’eau.
- Création d’une mare : Une mare a été creusée en contrebas pour favoriser la biodiversité aquatique.
- Régénération naturelle : Laisser la nature suivre son cours… Permettant la recolonisation par des espèces végétales locales, ainsi que des espèces animales.
Presque un an de travaux UniTri : premiers constats encourageants
Près d’un an après le début des travaux, les premiers résultats sont prometteurs. Le bilan du lundi 24 juin, mené par un écologue du Cabinet Dervenn Conseil, est très positif. Il a montré que la nouvelle zone humide progresse bien vers l’équivalence fonctionnelle de celle impactée par les travaux. L’écologue a observé la formation d’une mare naturelle en plus de celle creusée.
Également, le développement d’espèces végétales, plus ou moins pionnières, caractéristiques des zones humides ont été aperçu. Par exemples : le Jonc des crapauds, le Lythrum à feuilles d’hysope, les renoncules (Renoncule flammette et Renoncule scélérate), le Lychnis fleur de coucou, ou le Cirse de marais. Ces espèces n’avaient pas été observées sur la zone existante avant les travaux.
Des résultats au-delà des espérances initiales, annonciateurs d’une belle régénération et d’un bon développement des espèces futures. De plus, les espèces animales caractéristiques des zones humides observées indiquent positivement la qualité de l’habitat restauré. Des grenouilles vertes, leurs têtards des crapauds épineux et des libellules commencent à coloniser les nouvelles mares et les zones humides recréées.
Les caractéristiques écologiques cruciales, telles que la diversité des espèces végétales, la fréquentation par la faune et le contrôle de l’hydromorphie, sont en cours de rétablissement. Les signes actuels sont très encourageants autour du chantier UniTri. Néanmoins, les experts restent vigilants quant à l’évolution de la zone dans les mois et les années à venir. Rendez-vous en septembre pour le prochain bilan !